Flânerie dans le vieil Orgon

Le regard des visiteurs d’aujourd’hui sera séduit par les témoignages du passé médiéval et renaissance d’Orgon au cours de cette flânerie dans son centre ancien.

Face à l’Office Municipal de Tourisme, se trouve l’église paroissiale du XIVème siècle, majestueusement sise en haut de l’escalier en fer à cheval, qui est décrite dans l’itinéraire des lieux de culte.

Remonter à droite la rue Jules Robert, vers la porte Sainte-Anne. C’était jusqu’au XIXème siècle, entre Alpilles et Durance, le seul passage vers Marseille et Avignon.

Au N°20 de la rue Jules Robert se dresse l’ancien hôtel Collin en moellons et pierres de taille, orné d’un balcon. Il ne reste de sa façade Renaissance que des traces d’ouvertures murées qui en dévoilent les remaniements successifs. Cette illustre famille orgonnaise, aujourd’hui éteinte, a donné au village ses notaires royaux.

A quelques pas de là se trouve la porte Sainte-Anne, entrée Ouest de la deuxième enceinte de remparts qui date de 1591. Elle est de forme ogivale, en pierre de taille avec une salle de garde, l’emplacement du blason de la ville est visible de l’extérieur. D’illustres personnages franchirent ce passage comme Nostradamus, François Ier ou encore Napoléon conduit en exil à l’île d’Elbe le 26 avril 1814. Il ne fut sauvé de l’échauffourée royaliste qui attendait la voiture impériale, dernière du convoi, que grâce à un subterfuge : un général autrichien avait pris sa place, tandis que lui, revêtu d’un uniforme étranger, était déjà loin dans la voiture de tête du convoi. Orgon était aussi une ville étape pour les militaires et les forçats.

Après quelques marches, longer la rue Jean Aubert. A gauche des demeures aux jardins secrets, à droite les remparts de 1591, un mètre de large sur six de haut, intacts, dont les moellons bruts de parement proviennent en grande partie de la destruction du château du Duc de Guise. Leurs murs protégeaient les villageois de l‘instabilité civile des guerres de religion. L’armée cantonnait dans le fort de Beauregard édifié la même année.

Le parcours, qui se poursuit sur la gauche, route des oratoires, vers le haut du village, passe devant les tilleuls séculaires presbytère, l’Oratoire de l’Annonciation à droite.

La porte de l’Hortet, la plus ancienne porte fortifiée, date du XIème siècle. Elle appartient à l’enceinte du premier village qui s’élevait au pied du château. En ogive, elle a conservé sa salle du corps de garde, ses créneaux alternant avec des merlons, des meurtrières, un oeil de boeuf découpé dans le rempart. Les premiers remparts d’Orgon bordaient à l’ouest le village haut de la Savoie. Ils reliaient la porte de l’Hortet à celle du Four de Ville et occupaient l’emplacement actuel de la mairie et de l’église. Un reste de mur est encore visible à gauche de la maison commune, où se trouvaient les prisons seigneuriales.

Après la porte de l’Hortet se présente le quartier de la Savoie, lieu clos en terrasses. Le duc de Savoie s’en empara en 1590. Il dut céder la place en 1592 au duc de Guise, seigneur d’Orgon depuis 1490 date à laquelle Louis XI en fit don à la famille de Lorraine. Sur cet emplacement où se déroule la première semaine de juillet une fête médiévale, existait le haut village, animé aux ruelles sinueuses et pentues aux 110 maisons fléchissant sous le poids des siècles, peu à peu désertées au profit du sous village. Seules subsistent les ruines imposantes du fort médiéval d’où il faut admirer le point de vue culminant au-dessus de la vallée de la Durance.

Emplacement stratégique, le “Castrum druentioe” encore appelé château du Duc de Guise, ancien oppidum celto-ligure, fortifié à la fin de l’empire romain, est un point stratégique pour surveiller la vallée de la Durance. Au bas de la forteresse vivait une population d’hommes d’armes et de bergers. La place forte fut détruite au VIème par les Wisigoths venus assiéger Arles. Reconstruite au XIème siècle, elle devint le fief des comtes de Provence. C’est au XIIème siècle une forteresse militaire réputée, chargée de surveiller la vallée de la Durance. C’est un lieu de justice et une prison redoutée. Louis XI la fit à nouveau abattre en 1483. Relevée au XVIème par la famille De Guise pendant la Ligue, elle fut démantelée une quatrième et dernière fois sous Louis XIII par Richelieu en 1630 au grand soulagement des villageois. Ce site remarquable témoigne des bouleversements de l’histoire d’Orgon et de la Provence.

Descendre la Savoie jusqu’à l’escalier sous la passerelle reliant les deux bâtiments de la Mairie, emplacement de l’ancienne porte fortifiée du four de Ville. Emprunter la rue Georges Coste à droite.

Au N°4 se trouve la façade Renaissance d’une ancienne maison consulaire du XVIème siècle. Au premier étage, posées sur une corniche à modillons, deux fenêtres à meneaux ont conservé leurs traverses et leurs montants cannelés ornés de volutes ioniques. Elles sont surmontées d’une corniche qui abrite une frise et un architrave. On distingue un bel appareil de pierres de taille sous l’enduit ciment entre les deux fenêtres.

A droite, la rue de la Fontaine aboutit à la porte de la Durance. Dans cette rue se trouve une autre façade renaissance restaurée récemment. Jumelle de la porte Sainte-Anne, de forme ogivale, avec un chemin de ronde cette porte, dite aussi porte de l’Ange, a conservé ses mâchicoulis. Un escalier permettait le soir et en temps de guerre, de la salle du corps de garde, d’abaisser une herse ou sarrasine. C’est dans une grotte naturelle à proximité qu’était prélevé un droit de péage sur les voyageurs qui traversaient la rivière et sur ceux qui longeaient sa rive gauche.

Rejoindre par la rue Jean Moutte la place du Four à Chaux, pour y admirer la perspective remarquable vers le piton rocheux du château du Duc de Guise et les falaises troglodytes de l’extrémité Est de la chaîne des Alpilles.

Rebrousser chemin jusqu’à la rue Edmond Coste. Au N°15, l’hôtel Berne hébergea en 1657 la reine Christine de Suède puis, le 6 février 1814, le pape Pie VII s’adressa à la population du haut du balcon cintré en fer forgé. Les beaux volumes de cette demeure, ses ouvertures et ses parements de pierre ont recouvré depuis peu leur noblesse.

La façade du N°2 conserve des éléments renaissance : chapiteau corinthien, fût en bas-relief cannelé, corniche, architrave, modillon.

Ce circuit s’achève. Orgon a bien d’autres itinéraires de pleine nature, d’histoire, de mémoire, de géologie ou encore d’archéologie à vous faire découvrir.

Ouverture

Toute l’année.

Tarifs

Gratuit.

Prestations et équipements

Parking
Flânerie dans le vieil Orgon

Coordonnées

Centre ancien du village

13660

Orgon

04 90 73 09 54